Lutte contre la fièvre jaune : La Mairie de Matadi met en place des mesures collectives et obligatoires d’assainissement de la ville portuaire
Matadi (Kongo Central), 13 juillet 2016 – C’est le grand retour du ‘Salongo (assainissement) spécial collectif et obligatoire’ sur toute l’étendue de la ville portuaire de Matadi, Chef-lieu provincial du Kongo Central, à 350 km au Sud-ouest de Kinshasa. L’Arrêté urbain, signé le 27 juin 2016 par Mme Anne-Marie NIATI NIATI, Maire ad intérim de la ville, est le fruit d’un fort plaidoyer pour un engagement des autorités et des communautés ainsi que leur appropriation de la lutte contre la fièvre jaune mené par l’OMS afin d'éviter au maximum la propagation du virus amaril.
Ces mesures contraignantes qui s’effectuent chaque samedi de 7heures 30’ à 10 heures, obligent les marchés, magasins, boutiques, restaurants, garages, ateliers de couture à fermer leurs activités pendant le temps susmentionné.
Dans des termes les plus précis, l’Arrêté urbain constate que ‘‘l’insalubrité a plongé Matadi, Ville métropolitaine, cosmopolite et portuaire dans un état d’abandon, occasionnant ainsi l’éclosion des immondices et insectes, vecteurs des maladies telles que la fièvre jaune et le paludisme’’ etc.
Redoutant l’installation dans la durée d’une épidémie de la fièvre jaune qui a déjà fait un total cumulé de 353 cas suspects, dont 41 décès suspects depuis le début de l’année 2016 dans l’ensemble de sa province, Mme NIATI NIATI estime que ce programme d’assainissement public et collectif est l’une ‘‘des stratégies tendant à assainir le plus rapidement possible la ville de Matadi, avec l’appui du Commandant du commissariat urbain et les Bourgmestres de Commune’’ qui veilleront à la stricte application de cette décision.
Avant de venir au bureau, ‘‘ensemble avec le Maire adjoint, nous sillonnons presque chaque jour la ville pour sensibiliser la population sur l’hygiène individuelle et collective afin de nous assurer que les caniveaux sont bien curés et que les ordures ne traînent pas longtemps sur les trottoirs utilisés par les piétons’’, précise le Maire de la Ville qui recevait le mardi 12 juillet 2016 l’équipe de la communication du risque et de la mobilisation sociale de l’OMS pour une séance de travail axée sur l’engagement des autorités et des communautés visant le contrôle rapide de l’épidémie de la fièvre jaune.
Pour les agents d’assainissement, ces mesures de lutte anti-vectorielle mises sur pieds par les autorités de la ville pour réduire au maximum la population de moustiques - particulièrement les moustiques de type aedes aegypti et leurs gîtes larvaires sont à encourager vivement. ‘‘Cela fait déjà une dizaine de jours que nous avons commencé le ramassage de toutes sortes d'ordures et de déchets en ville. La population est très contente et commence à appuyer cette initiative’’, indique M. José TSOLANKAMBU, agent des Travaux publics et Assainissement de Matadi. Son collègue, M. Daniel MULUMBA ajoute : ‘‘Nous sommes heureux de voir que la ville de Matadi est en train de redevenir petit à petit propre grâce à ces travaux manuels collectifs d’assainissement, en dépit de nos faibles moyens’’.
La Mairie de Matadi a mis à disposition deux camionnettes poubelles qui permettent la collecte et le transport mécanique des ordures ménagères incluant des déchets volumineux à travers la ville. Mais elle plaide pour la multiplication par dix de ce type des véhicules à immondices ainsi que des équipements et matériels appropriés pour l’assainissement pour une ville qui compte un peu plus de 500.000 habitants.
Mi-juin 2016, le Dr Thérèse MAMBU NYANGI, Ministre provinciale de la Santé, Affaires sociales, Genre, Famille et Enfant avait reçu l’équipe de l’OMS en charge de la communication du risque, mobilisation sociale et engagement communautaire venue spécialement pour ce plaidoyer en faveur de l’assainissement de la ville. Matadi avait enregistré au cours du premier trimestre de l’année 2016 un cas autochtone de la fièvre jaune capable de transmettre localement la maladie, et plusieurs dizaines d’autres cas importés de l’Angola. Sa ferme promesse de voir le gouvernement provincial s’approprier la riposte en mettant les moyens collectifs de lutte contre les immondices et le développement des gîtes larvaires est désormais en train de devenir une réalité.
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